Les thérapies alternatives et complémentaires en médecine vétérinaire sont des traitements qui sortent de la médecine vétérinaire traditionnelle. On y retrouve l’acupuncture, la chiropractie, la phytothérapie et l’homéopathie parmi les plus connus mais également d’autres dont on entend moins parler tels que la technique Bowen, la thérapie électromagnétique, la méthode Tellington, la chromothérapie ou encore le feng shui.
Les médecines alternatives et complémentaires sont de plus en plus populaires en médecine humaine mais également auprès des propriétaires d’animaux qui souhaitent que leurs animaux puissent bénéficier des mêmes méthodes. Dans certains pays tels que le Canada, ce type de médecine est tellement populaire que leur association AVMAC a publié sur leur forum ‘La médecine alternative pas si alternative ?’. En 2020 l’AVMAC a donc confirmé la position importante qu’elle tient dans le monde vétérinaire.
La difficulté avec cette association est l’établissement d’une règlementation. Les pratiques médicales ordinaires ont des limites mieux définies que les médecines alternatives. Il existe également plus de soutien scientifique en faveur de la médecine pharmaceutique par le biais des géants de l’industrie pharmaceutique qui participent activement aux recherches scientifiques pour la création de nouveaux traitements qu’elles proposeront à la vente par la suite. Le manque d’essais cliniques réalisés par l’AVMAC rend la médecine alternative moins populaire auprès des vétérinaires.
L’Association Vétérinaire Britannique pour Animaux de Compagnie (équivalent de l’AFVAC en France) suggère qu’au moment de choisir une thérapie il y a trois facteurs à prendre en compte afin de savoir si un traitement médical serait efficace :
Kate Jupp, auteure de cet article et conseillère Hilton Herbs témoigne « Étant moi-même une praticienne de la méthode McTimoney-Corley, j’ai étudié beaucoup de chevaux au trot pré et post traitement et ai observé des changements radicaux que ce soit de la posture ou du mouvement du cheval après la manipulation – le seul changement appliqué sur l’animal ayant été le traitement donné.
L’homéopathie est basée sur le principe ‘ le semblable guérit son semblable’. Le terme est d’origine grecque et vient des mots ‘homoios’ (semblable) et ‘pathos’ (souffrant). L’homéopathie est pratiquée depuis plus de 200 ans et a été développée par le physicien allemand Samuel Hahnemann. Le concept, lui, aurait été inventé par le Grec Hippocrate. Hahnemann fit des expérimentations sur lui-même ainsi que ses amis et se rendit compte que certaines plantes pouvaient provoquer les symptômes de différentes maladies telles que le paludisme. De là il établit des dessins de chacun de ses remèdes. Lorsqu’il commença à traiter des patients, Hahnemann se rendit compte à plusieurs reprises que les doses ‘brutes’ données entrainent des effets secondaires importants et ainsi commença à les diluer pour minimiser le problème. C’est ainsi qu’il a développé cette méthode connue homéopathiquement sous le nom de succession, une étape très importante dans la réalisation de remèdes homéopathiques. Ces médicaments dilués ont ainsi provoqué moins d’aggravations mains ont également la faculté d’agir plus rapidement et plus efficacement, à l’inverse des médicaments conventionnels qui sont moins efficaces s’ils sont dilués. Hahnemann a appelé ces dilutions ‘dynamisation’.
Un point clé dans la dilution est d’accepter que c’est le solvant (alcool) qui transporte l’empreinte énergétique d’une dynamisation à l’autre et de ce fait il est probable qu’un effet électromagnétique se produise. Les remèdes homéopathiques fonctionnent grâce à cette interaction avec le corps portant l’énergie contenue dans le médicament dynamisé.
Lorsqu’on choisit un remède homéopathique, tous les symptômes de l’animal doivent être pris en considération afin de comprendre l’animal dans son ensemble et en tant qu’individu. Dans des cas tels que les problèmes de peau par exemple, les symptômes antérieurs comme présents ainsi que la perspective générale de l’animal. Pour d’autres cas comme une sole perforée chez un cheval, seuls les affections ‘sur le moment’ doivent être évaluées.
La phytothérapie est une thérapie très ancienne qui signifie ‘traitement par les plantes’. Jusqu’au milieu du XXème siècle, l’herboristerie était le type de médecine le plus utilisé et jusqu’à aujourd’hui beaucoup de médicaments orthodoxes sont des dérivés des plantes, comme l’aspirine qui vient du saule.
‘Nos ancêtres ont découvert les rudiments de la médecine populaire dans les plantes médicinales recherchées par les animaux souffrant de troubles alimentaires, de fièvre et de blessures. C’est en observant comment les animaux se guérissaient qu’ils ont appris à rester en bonne santé’ Dr DC Jarvis
La phytothérapie fonctionne très bien aux côtés de la médecine conventionnelle et peut parfois aider là ou d’autres méthodes ont échoué. Entre 1900 et 1935, les vétérinaires ont beaucoup utilisé les remèdes à base de plantes. C’est seulement plus récemment qu’ils ont commencé à s’appuyer davantage sur des traitements synthétiques. Si l’on ne peut pas nier les bénéfices de la médecine conventionnelle et en particulier dans les cas où la vie du patient est en jeu, il faut également prendre en compte la ‘valeur du temps’ dans l’évaluation de l’efficacité de la phytothérapie.
La phytothérapie fonctionne de deux façons, soit en fournissant au corps des substances pour stimuler son système immunitaire et ainsi se battre contre une maladie, soit en fournissant des substances trouvées dans les plantes afin de dégager les voies énergétiques du corps pour que l’énergie puisse à nouveau circuler facilement en se séparant des toxines et déchets. Les plantes fonctionnent sur le corps dans son ensemble, plutôt que d’agir sur un symptôme isolé. Pour cette raison-même cela peut prendre du temps avant que les plantes soient bien absorbées et que les améliorations soient visibles. La réponse de l’individu face aux plantes peut aussi varier et contrairement à la médecine traditionnelle, il n'y a pas de science exacte quant à la dose nécessaire pour chaque animal.
L’acupuncture vient de Chine, et a été ces dernières années intégrée au sein de la médecine occidentale. L’acupuncture est une science qui consiste à insérer des aiguilles dans la peau à des endroits spécifiques afin de soulager le stress mental et physique.
Cette médecine repose sur le concept de Chi qui est la force ou l’énergie vitale qui circule dans le corps, au travers de canaux sous la peau et relie tous les systèmes et fonctions du corps. Le Chi permet donc au sang et à la lymphe de circuler, de réchauffer le corps et aide à combattre les blessures et les maladies.
Les études ont montré que l’acupuncture avoir les bénéfices suivant :
Il est généralement recommandé de faire au moins 5 séances d’acupuncture, à raison d’une ou deux par semaine. La plupart des animaux vivent bien les séances et arrivent sans problème au stade de relaxation appelé le ‘daychi’.
La chiropractie, aussi connue sous le nom de chiropratique ou chiropraxie, consiste à soigner les troubles et déplacements des articulations, en particulier de la colonne vertébrale. C’est une méthode de manipulation basée sur le fait que la colonne vertébrale est le ‘QG’ du corps.
Pour les humains ainsi que les animaux plus petits nous savons que la colonne vertébrale peut être mal alignée et un chiropracteur peut aider. En ce qui concerne les animaux plus gros tels que les chevaux les vétérinaires ne pensent pas que cela puisse être possible, cependant la tension des muscles ainsi que les spasmes peuvent tirer sur la colonne et provoquer des douleurs voir des problèmes de santé.
La chiropractie est donc une forme de manipulation qui va corriger les mauvais alignements en replaçant et rééquilibrant le système musculosquelettique. Un praticien travaillera sur ce système dans son ensemble.
Un bon praticien prendra en compte le corps dans son ensemble ainsi que des paramètres extérieurs dont la posture, la charge de travail, l’utilisation d’enrênements et autres outils à l’entrainement, la stabilité du cheval mais aussi la position du foin dans le box etc. Il faut compter environ deux à trois séances ainsi que du repos et des exercices correctifs.
La thérapie florale la plus connue est les Fleurs de Bach. Ces remèdes visent à améliorer l’état émotionnel du patient afin de favoriser la guérison physique. Ces états d’esprit incluent les émotions telles que la tristesse, le désespoir, la peur, l’anxiété, l’hostilité ainsi que les effets dus à un trauma émotionnel passé ou présent.
La thérapie florale est proche de l’homéopathie. Le Docteur Edward Bach (1886-1936) était un médecin traditionnel qui développa une thérapie en accord avec ses croyances : il est essentiel de s’attarder sur le corps dans son ensemble, ainsi que sur l’esprit. Pour lui, les fleurs présentes dans nos campagnes sont la clé afin de traiter les traits de personnalité ainsi que certaines attitudes mentales. Il a alors conçu les ‘Rescue Remedies’ en laissant les têtes florales dans un bol en verre avec de l’eau et au soleil. L’eau va donc absorber les vertus de la fleur et ainsi devenir curative. Le liquide est ensuite filtré et une dose appropriée d’alcool est ajoutée et va jouer un rôle de conservateur.
Les ‘Rescue Remedies’ sont particulièrement pratiques car ils peuvent traiter tout un panel de problèmes et les animaux semblent bien répondre à ces remèdes. Il est souvent nécessaire de donner entre 3 et 7 remèdes différents en même temps.
Si cet article vous a intéressé et vous souhaitez en apprendre plus, gardez un œil sur notre site pour plus de blogs sur le sujet !
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7074215/
https://www.bsava.com/Resources/Veterinary-resources/Position-statements/Complementary-therapies
Complementary therapies for horse & rider – Susan McBane & Caroline Davis
Bach Flower Remedies for dogs – martin J Scott & Gael Mariani
A modern horse herbal – Hilary Self