18 février

Comment gérer les chaleurs de ma jument de compétition ?

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Nous avons tous déjà entendu le proverbe « A une jument tu demandes, à un hongre tu parles et avec un étalon tu discutes ». Beaucoup d’entre nous ne prendraient pas la peine d’avoir un étalon du fait de leurs hormones qui les rendent bien plus difficiles à gérer et les hongres ayant un taux de testostérone radicalement plus bas, cela nous permet de les manipuler plus facilement. Mais qu’en est-il des juments ? Moins difficiles à gérer que les étalons tout en ayant leurs organes reproducteurs intacts, beaucoup pensent qu’elles ont ce « quelque chose » de spécial. D’autres, au contraire, les trouvent trop compliquées. 

J’ai eu le plaisir de travailler avec de nombreuses juments d’exception. Ma meilleure monture de toujours, Bunratty Rose m’a emmené jusqu’au 5* de Burghley mais également avant elle j’ai eu la chance de monter des juments incroyables telles que la fameuse Headley Brittania qui, ne toisant pas plus d’1m57 a gagné les CCI***** de Badminton, Burghley et du Kentucky avec Lucinda Fredericks. Selon moi, si une jument vous aime vous ainsi que le job qu’on lui demande de faire, elle vous décrochera la lune. Mais, comment parvenir à ce niveau de connexion avec sa propre jument ?

1. Comprendre ses chaleurs

Les juments ont tendance à avoir leurs premières chaleurs vers 18 mois puis tous les 21 jours durant la saison de reproduction ( généralement de mars à octobre – à noter que pour les pur-sangs la saison de reproduction est plus tôt) pour le reste de leur vie. Les deux premières semaines de leur cycle (dioestrus) ne se remarquent généralement pas, mais lors de la troisième semaine (oestrus), la jument est prête à reproduire et cela peut s’accompagner de changements comportementaux. Lorsqu’elle est en phase d’oestrus, la jument va souvent montrer des signes tels que des jets d’urine, un « clignotement » de la vulve, un soulèvement de la queue ou encore des hennissements plus fréquents. Cela peut également s’accompagner de comportements inhabituels et capricieux tels que frapper le sol, refuser d’aller de l’avant, se cabrer, présence de courbatures ou même d’une légère boiterie dans certains cas etc… Il n’est pas surprenant qu’elle ne veuille pas travailler et, au même titre que nous, la jument généralement présente beaucoup de douleurs et est très sensible au niveau du dos et des reins. N’oubliez pas que ses ovaires se trouvent juste derrière la selle.

2. Planifier sa charge de travail

Cela peut être une bonne idée de noter dans un agenda lorsque votre jument est en chaleurs (oestrus) car vous pouvez ainsi planifier sa charge de travail. Sur le long terme cela pourra avoir un impact sur l’envie et la disposition de votre jument à vouloir travailler avec vous. Vous pouvez exiger plus d’elle lorsqu’elle est en phase de diestrus et profiter de cette période pour lui apprendre de nouvelles choses, vous entraîner sur le saut et renforcer sa confiance et son envie de travailler. Lorsqu’elle passe en phase d’oestrus, vous pouvez programmer une semaine plus tranquille afin de ne pas la brusquer.

Malgré qu’on dise qu’il faille demander à une jument, il m’est toujours apparu que les juments ont besoin d’un certain degré de leadership. Dans la nature, certaines des meilleures juments  seraient les juments ‘alpha’ (en situation naturelle la femelle ‘alpha’ est à la tête du troupeau et au sein du troupeau il peut très bien y avoir différentes alphas en fonction des différentes tâches telles que rechercher de nouveaux pâturages ou déplacer le troupeau). Il faut que vous puissiez communiquer avec votre jument de telle manière qu’elle vous accepte en tant que leader tout comme vous  devez parfois accepter qu’elle prenne les rênes ! Dans ces cas-là, une jument peut devenir un partenaire de compétition exceptionnel : déterminée, réactive et encline à prendre le lead.

3. Quelques exercices intéressants

Durant sa phase d’oestrus votre jument peut être distraite facilement, car son esprit se concentre sur son envie de reproduire plutôt que sur ce que vous lui demandez de faire. Elle peut également se montrer plus attachée à ses copains d’écurie.

Durant cette période, n’hésitez pas à lui prévoir des journées plus tranquilles telles que des exercices de gymnastique, de courtes séances sur le plat, des ballades ou des séance de longe.
J’aime personnellement beaucoup les simples exercices de barres au sol, car les barres permettent à la jument à se concentrer tout en aidant ses muscles et son cerveau à travailler. Il est important d’effectuer des exercices simples : pour cela, optez pour des exercices sur de longues et larges courbes afin d’encourager votre jument à s’étirer plutôt que pour des exercices plus compliqués sur des figures étroites qui visent plutôt à renforcer ses abdominaux.   

Découvrez quelques exercices à faire avec votre jument pendant ses chaleurs. 3 barres au sol disposés simplement vous permettent de travailler aux deux mains, au pas, au trot et au galop et de varier l'amplitude et l'incurvation.  Un exercice proposé par Kate Jupp, conseillère Hilton Herbs, cavalière de complet jusqu'au niveau 5*.

4. Votre agenda de compétition

Malheureusement, le cycle des juments correspond presque à la saison de concours. Cependant, une fois que vous avez établi comment et quand votre jument est au mieux de sa forme cela sera plus facile pour vous de planifier vos concours. Vous pouvez essayer de capitaliser sur ses meilleures semaines pour l’emmener en compétition à ces moments-là. Au fur et à mesure que vous créez ce lien fort entre votre jument et vous, il y a de fortes chances qu’elle veuille tout vous donner, même lorsqu’elle ne sera pas au top. Cependant, ne le lui demandez pas trop souvent.


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5. Régime alimentaire et compléments

Essayez de composer un régime riche en fibres et pauvre en concentrés afin d’éviter d’ajouter des nutriments trop riches en amidon, ces derniers pouvant exacerber le comportement agressif de votre jument. Prenez bien son poids en compte, car les recherches ont prouvé que les chevaux dominants ont une Cote de Condition de Chair (CCC) supérieure. Une CCC élevée peut également étendre la période de reproduction/ fertilité chez la jument. Sans compter qu’il est important pour le système musculosquelettique  de votre jument qu’elle ne  soit pas en excès de poids lors de compétitions.

Il existe beaucoup de compléments alimentaires sur le marché qui sont censés aider votre jument avec son « attitude capricieuse » lors de ses chaleurs. En fin de compte, tout dépend de l’individu et ce qui fonctionnera pour certaines juments ne fonctionnera pas pour d’autres. Faites bien attention à utiliser des compléments qui ne seront pas considérés comme « dopants » pour le niveau de compétition que vous pratiquez.

Le magnésium est souvent utilisé dans les suppléments car il aide à relâcher les muscles. Cependant, il fonctionne rarement seul donc si vous choisissez de l’utiliser essayez de le combiner à d’autres plantes.

Chez Hilton Herbs nous proposons une gamme de compléments appelée Equilibrium. L’Equilibrium PLUS a été spécialement conçu en accord avec les règles FEI. Notre gamme Equilibrium contient entre autre une plante appelée le vitex agnus castus également appelée poivre des moines, qui était historiquement donnée aux moines dans les monastères pour réduire leur libido et les aider à rester concentrés ! Cette herbe n’arrêtera pas les cycles de votre jument comme le fait Regumate Equin mais l’aidera à contrebalancer ses hormones. Le vitex agnus castus agit parfaitement en synergie avec d’autres herbes telles que l’écorce de viorne obier, donnée aux femmes pour plus de confort durant leurs menstruations. 

Pour certaines juments les remèdes homéopathiques peuvent être utiles. Le vétérinaire spécialisé en homéopathie Tim Couzens suggère plusieurs remèdes en fonction du tempérament et des difficultés rencontrés avec votre jument tels que le lilium lancifolium, le carbonate de chaux, le groupe de plantes lycopodium, le nat mur, la platina etc… Il est recommandé de consulter un vétérinaire spécialisé en homéopathie afin de voir l’un de ces remèdes pourrait aider.

Un dernier point : si votre jument vous montre des signes de douleur, d’inconfort et d’agression excessifs, consultez votre vétérinaire. Ce dernier pourra évaluer la situation et s’assurer qu’il n’y a pas d’autres raisons liées à ce comportement. Il pourra également discuter des différents traitements disponibles tels que le Regumate ou la possibilité de lui mettre un implant.


La sélection Hilton Herbs


author image À propos de Kate Jupp Kate Jupp

Kate Jupp, conseillère Hilton Herbs, orthothérapeute, propriétaire de chevaux et cavalière de complet 5* propose des conseils pour prendre soin de ses chevaux.

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